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BIJOUX D'ART ET DE NATURE : Un bel article a été dédié au travail artistique de Jutta Behr-Schaeidt dans le magazine prestigieux ATELIERS d’ART en 2022. Interview par Christian Noorbergen : Les bijoux de Jutta Behr-Schaeidt, "de subtiles sculptures intimes, précieuses et délicates prennent les paysages du corps pour demeure. Et les bijoux respirent..." PAROLES DE CRÉATEUR | JUTTA BEHR-SCHAEIDT | INTERVIEW PAR CHRISTIAN NOORBERGEN : BIJOUX DE CIEL, D’ART ET DE NATURE De subtiles sculptures, aérées, intimes, précieuses et rares prennent les paysages du corps pour demeure. Et les bijoux respirent…


  • Date : 03/11/2022 22:24
  • Emplacement

Description

"Je suis née à Sarrebruck, en 1964, près de la frontière française. Dans ma famille, les voyages furent nombreux, en Toscane par exemple, et les contacts avec d’autres cultures étaient enrichissants. Avec mes parents, on allait chercher dans la montagne des pierres semi-précieuses. Quel émerveillement d’ouvrir une roche...grisâtre et de trouver à l’intérieur de beaux cristaux translucides aux surprenantes couleurs, invisibles de l’extérieur.  Cela a marqué ma vie, et l’émerveillement existe toujours, ce qui explique que je me suis installée, il y a 20 ans, sur la Côte de Granit Rose. Le côté sauvage, les habitants, l’habitat, les paysages, tout me fascinait et me ressource encore. J’habite là où les plages se transforment en permanence... A l’origine, il y a aussi l’influence d’éléments celtes, que j’ai traduits en langage contemporain, avant même ma venue en Bretagne, où je me suis sentie d’emblée chez moi. Mes influences artistiques sont plurielles, de Picasso à Escher, de Dali à Miro… Mais je pense surtout à Niko Pirosmani, peintre naïf géorgien méconnu en France, dont les œuvres m’ont particulièrement émue. Et j’ai hanté le Centre Pompidou ! Adolescente, j’aimais les arts appliqués. Après le lycée, j’ai suivi à Sarrebruck un apprentissage chez un maître joaillier exigeant et soucieux de préserver ma liberté créatrice. Ce stage m’a permis de maîtriser les techniques nécessaires. Par la suite, j’ai fréquenté plusieurs ateliers, jusqu’à obtenir, à Munich, en 2000, le diplôme de maître joaillier-créateur, la plus haute distinction en Allemagne. Il n’y a pas d’équivalent en France.  Comme je ne voulais pas être limitée à la seule joaillerie, et n’étant pas encore prête à vivre de ma propre création, j’ai suivi des cours de peinture.  En 2009, je me suis enfin lancée avec une exposition-test de bijoux uniques. Test concluant, d’autant qu’il m’a fallu quelques années pour comprendre l’administration française, et remplir des millions de formulaires… J’ai réalisé quelques expositions avant d’ouvrir mon propre lieu en 2012, dans mon atelier-boutique.  J’habite maintenant une imprimerie, plus grande et parfaitement adaptée. L‘ours est devenu mon symbole, voire ma signature, car mon nom de jeune fille, Behr, a la même consonance que le mot “ours“ en allemand. Ma clientèle est très ouverte. Je vois souvent des personnes à vive sensibilité, parfois des artistes, et des vacanciers qui viennent de tous les pays. Des visiteurs me suivent depuis plusieurs années. J’expédie des commandes dans le monde entier... Je me souviens avec émotion de deux jeunes de Hong-Kong qui ont trouvé chez moi leurs alliances de mariage. La nature nourrit mon processus de création. Je choisis des matériaux précieux aux particularités chromatiques inhabituelles, puis je me lance. Quelques croquis me servent d’appui. J’ai des périodes « colliers », ou « bagues », ou autres... Je laisse venir, laissant mes mains travailler, observatrice de ce qui vient. La dimension purement esthétique s’ajoute inconsciemment. Le métal précieux est ma source première, avec une affection particulière pour l’argent et l’or, qui se complètent comme le soleil et la lune. Ils m’attirent pour leur apparence et la douceur de leur toucher. J’aime les associer. L’or quasiment pur, est pour moi joyeux, chaleureux et profond. J’adore travailler directement le métal, le transformant avec les mains, la lime, le marteau ou le chalumeau. Toute la palette technique y passe.  Chaque pièce doit être unique. Mes pièces sont montrées dans le plus grand dépouillement possible : une ou deux sur un plateau dans une vitrine. Je n’aime pas la surcharge. Les bijoux ont besoin de respirer." Christian Noorbergen est critique d’art, commissaire d’exposition et conférencier. Il a enseigné la philosophie et l'histoire de l'art. Spécialiste du symbolisme belge, de l'expressionnisme contemporain et de l'animalité, il est l'auteur de nombreuses monographies d'artistes (Evelyne Huet, Gérard Stricher, Christian Broutin, Haude Bernabé, Michel Kirch, Roland Cat, et quelques autres).